Jusqu’au bout de la terre
di Roberto Walden
Françoise Huguier
Russie oubliée
VU’La Galerie dal 10 maggio al 18 giugno 2023
Sconfinare la terra, restituire il paesaggio e gli esseri che popolano i suoi limiti estremi, dimenticati, in un’unica immagine compatta, dove le cose e le persone non sono più divise da un’appartenenza divina, bensì unite da un’unico destino, quello della memoria universale a cui la fotografia appartiene come un’umile strumento. Documentare il passaggio, dimenticare il paesaggio, attraversando terre lontane, lontane dal ricordo ma impresse nella memoria, poiché tutti abbiamo colto lo sguardo di un fiore, la magia di un flutto, la musica del vento in una foresta abitata solo dallo spirito degli sciamani. Così attraversiamo, come esseri fatati, il mondo delle ombre e delle cose che ci appartengono in virtù del nostro destino, di una condizione che non riusciamo a dimenticare, sospinti da un desiderio di conoscenza e di bellezza che non trova ragione nelle nostre povere risorse spirituali, ma solo in un’altrove da sempre cercato. Sino agli estremi limiti della terra, di quella stessa terra che la follia monocratica del nuovo capitalismo, ultima incarnazione dell’avidità distruttrice della nostra specie, sembra voler cancellare.
“...Villa Médicis, World Press, Académie, Afrique, Asie, Corée, Japon, Sibérie Polaire,... est-ce le parcours imprédictible d’une vie de photographe ou la simple histoire d’une photographe au caractère décidé et vagabond. Une photographe qui sait ce qu’elle veut, dit-on, mais qui ne le découvre elle-même qu’en regardant ses images.
C’est au doigt et à l’œil que Françoise Huguier sait désobéir aux attendus des situations où ses rêves l’emportent. En 1992, elle entreprend de Moscou aux confins de la Sibérie polaire l’un de ses voyages à la rencontre des gens qui habitent ces lieux lointains de notre quotidienneté, dont elle raconte la vie partagée dans un récit de proximité aux Hommes, « En route pour Behring »...”
“...Trente ans plus tard, reparcourant la narration de ses images, elle prend conscience d’une dimension radicalement visionnaire de l’état des lieux dont elles témoignent. Entre paysages de glace et de désolation, les portraits des populations Nenets comme des ouvriers, sont projetées dans les images panoramiques et chaotiques des usines, dressant un récit d’une catastrophe annoncée. « En rééditant toutes mes photos, un autre voyage a émergé, davantage un état des lieux : l’urgence, aujourd’hui, surtout dans le Grand Nord, porte sur la fonte des glaces et le réchauffement climatique, dont on parlait peu en 1992. On voit pourtant clairement sur les images que le processus avait déjà commencé. Il me semble important de le montrer. » ...”
L’entrée à l’Académie de Beaux-Arts de la photographe est pour elle un temps important de regard sur la longue histoire et à l’occasion de cette relecture du voyage en Sibérie nous exposons une sélection des photographies issues des séries les plus célèbres, de Secrètes à l’Afrique Fantôme, de Kommunalka au Japon, de celle qui depuis plusieurs décennies est, comme elle le dit si bien, « sensible au bruit du monde ». ( dal CS della Galleria VU’)